Voyages à pied, à cheval, en voiture, à dos d’ânes, de mulets, de chameaux, d’autruches, d’éléphants. Voyages autour du monde ou autour d’une chambre; voyages pour raison d’état, d’intérêt, de cœur, de plaisir, de santé, de désespoir, de filouterie, de désœuvrement, de diplomatie, de spleen, de science; voyages en long, en large, en zig-zag, de nuit, de soir, de jour, de matin; voyages spirituels ou stupides, charmants ou insipides, ruineux ou lucratifs. Tout n’est ici-bas que voyages. Du voyage physiologique qui nous introduit sur cette humble terre au voyage lugubre qui nous en retire.
Je voyage, tu voyages, il voyage… à preuve que, même lorsque nous posons la semelle sur le marchepied de l’omnibus de Clichy-la-Garenne, la pancarte placardée au fond de cette gamelle roulante, nous appelle fièrement messieurs les voyageurs.
C’est donc en quelque sorte la comédie de la vie entière que j’entreprends de crayonner.
LA COMEDIE DU VOYAGE
PIERRE VÉRON